Samedi
1er août 1914
Le
conseil municipal de Vienne, prévu ce soir, est repoussé
à une ''date ultérieure''. Et pour cause, à 16h
le tocsin sonne annonçant la guerre.
"Si
l'Allemagne veut tenter l'aventure, qu'elle y vienne: nous sommes
prêts" écrit un ancien qui n'aura pas à
porter le Lebel.
L'attentat de Sarajevo est loin. Chez les élites et les généraux, la haine du boche a pris le
dessus. La réserve territoriale reçoit déjà
ses ordres de cantonnement, notamment les GVC qui vont se positionner
sur leurs portions de routes ou voies ferrées stratégiques.
Dans quelques heures les soldats vont emprunter le train par centaine
de milliers, un régiment se composant d'environ 3000 hommes. La France en compte alors 175, chacun doublé par son régiment de réservistes.
Fait
peu connu, les suisses aussi mobilisent tous leurs réservistes (ils craignent ce qui va arriver à la Belgique)
A la 25ème
Division d'Infanterie de St Etienne, à 16h30
arrive le télégramme de mobilisation générale
fixant au dimanche 2 août le 1er jour de mobilisation.
Le général
de division Delétoile n'a plus qu'à préparer son état major (la composition détaillée est lisible à la bibliothèque ou sur demande)
Zweig:
pacifiste et trop sensible écrit ce jour là: ''au plus
profond de moi je ne peux croire à une victoire autrichienne
et j'ai peur pour l'Allemagne qui va être entraînée,
elle aussi. '' Heureusement les politiciens et les militaires
n'écoutent pas les écrivains; la mobilisation se
poursuit comme prévu.
Dimanche
2 août 1914
La
grande majorité des citoyens âgés de 23 à
47 ans se dirigent en masse vers les casernes de mobilisation. Ils
sont réservistes d'active, territoriaux ou encore réservistes
de la territoriale. L'armée a une case pour tous les âges.
Quant à ceux des classes 1911, 1912 et 1913 ils sont déjà en plein
service militaire. Au bled, nous avons relevé que ces jeunes appelés d'active payent le plus
lourd tribu à la guerre. Avec 80% de tués dans cette tranche d'âge, c'est la plus touchée. Faisait pas bon avoir 20 ans dans ces années là!
Respectant
le plan du guénéral Alfred von Schlieffen (de 1905),
les allemands de von Moltke franchissent la frontière belge,
violant sa neutralité et entraînant l'aide de son allié
anglais.
Zweig:
les banques sont assaillies, tout le monde veut des billets qui sont
imprimés en continu. La valeur de la couronne s'est écroulée en quelques jours. Dans les rues, les derniers hommes
visibles portent l'uniforme des réservistes et rejoignent leurs
casernes, il ne reste plus que femmes, enfants et vieillards. Stefan
déplore la presse muselée, aucune information ne passe
laissant place à la rumeur, une rumeur de préférence
anxiogène.
Lundi
3 août 1914
Les
anglais entrent dans la guerre (cf 2 août)
25eme
DI:
a) 6h45: arrivée du télégramme de mise en
vigueur de l'état de siège. A noter qu'il n'est pas
encore question de saisir l'autorité locale, maires, préfets
et élus locaux conservent leurs pouvoirs respectifs.
b) 10h00: les armes distribuées, ordre de fermeture
des armureries est donné. Le président du syndicat de la
presse locale est convoqué par le général pour recevoir les consignes:
- discrétion dans la
diffusion des nouvelles,
- ne pas donner l'effectif des troupes
mobilisées et encore moins l'heure de départ.
Zweig,
il flippe: ''surtout pas cela: l'Allemagne contre le reste du monde''
Mardi
4 août 1914
les retardataires arrivent toujours dans les casernes. Pour l'instant ils sont encore dans les temps, bientôt les gendarmes vont venir chercher ceux qui ont négligé l'appel à la mobilisation.
Zweig
apprend que Hugo von Hofmannsthal, un pote poète à lui est au front. Finalement,
le Hugo rentrera rapidement de la guerre (réformé pour
''nervosité'') et fondera plus tard le festival de Salzbourg (ce pourquoi il est,
paraît-il, très connu). Ne parlons pas du défaitisme
de Zweig quand il apprend que von Moltke omet de respecter la neutralité
de la Belgique. Les bons patriotes ont raison de le dévisager
dans la rue: que fait encore ce jeune ici au lieu d'aller mourir pour
l'empire?!
Mercredi
5 août 1914
25ème
DI à 19h47, la mobilisation du QG étant achevée,
le départ est donné de St Etienne.
Maintenant, en 2014, on a le droit de donner l'heure!
Par contre je garde les effectifs et la fonction de chacun pour moi, tu n'as qu'à venir me les demander!!!
Maintenant, en 2014, on a le droit de donner l'heure!
Par contre je garde les effectifs et la fonction de chacun pour moi, tu n'as qu'à venir me les demander!!!
Zweig
rappelle cette ''vile gaminerie'' que nous avons un peu oublié:
les allemands francophiles sont renvoyés de Paris à
coup de 42 dans les fesses*.
(*
malgré l'animosité de nos élites, des allemands
vivent et travaillent pacifiquement en France et idem pour des
français en Allemagne).
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